Nous le tenons en notre main
Le temps futur du lendemain ;
La vie n'a point d'assurance,
Et tandis que nous désirons
Les faveurs des Rois, nous mourons
Au milieu de notre espérance.
L'homme après son dernier trépas
Plus ne boit ne mange là-bas,
Et sa grange qu'il a laissée
Pleine de blé devant sa fin
Et sa cave pleine de vin
Ne lui viennent plus en pensée.
Hé, quel gain apporte l'émoi ?
Va, Corydon, apprête-moi
Un lit de roses épanchées ;
Il me plaît, pour me défâcher,
A la renverse me coucher
Entre les pots et les jonchées.
Fais-moi venir Dorat ici
Fais-y venir Jodelle aussi
Et toute la Musine troupe ;
Depuis le soir jusqu'au matin,
Je veux leur donner un festin
Et cent fois leur pendre la coupe.
Verse donc, et reverse encor
Dedans cette grand'coupe d'or,
Je veux boire à Henry Estienne,
Qui des enfers nous a rendu
Du vieil Anacréon perdu
La douce lyre Téienne.
A toi gentil Anacréon,
Doit son plaisir le biberon,
Et Bacchus te doit ses bouteilles ;
Amour son compagnon te doit
Vénus, et Silène qui boit
L'été dessous l'ombre des treilles
Ode au plaisir (Jacques Marchais)
Tornar a la pàgina mare
Cap comentari:
Publica un comentari a l'entrada